Pierre, Annette et Gustave
Insomnie = broyer du rouge, mais surtout enlacer-embrasser l’océan parfumé des souvenirs.
J’ai eu deux pères : Pierre d’abord, puis Gustave, puis re-Pierre puis re-Gustave et encore Pierre. Ils ont plu à ma mère, l’un parce qu’il était séduisant, désinvolte et « artiste », l’autre parce qu’il était sérieux, silencieux, carré, mais enfant, un peu maladroit. Tous deux aimaient rire, mais pas des mêmes choses.
Pierre a apporté à ma mère ce qu’elle a apporté à Gustave. Pierre, le Viennois, aimait le Cornas, le Pernod, la « charmante » tomme, et fumait des petites pipes de foire, en terre, légères et jolies. Gustave, le Lyonnais, buvait énormément d’eau, exclusivement, il s’évanouissait chez Androuet, et notre valet de chambre ne fumait pas ses cigares, faute de.