Histoire du ski: Mégève, Allais, Couttet 8

 Jusqu’en 1914, l’activité de Mégève est à 70% agricole. Le village compte trois hôtels pour un tourisme estival essentiellement climatique-promenade. Mais en 1913, l’hôtel du Mont Blanc s’est judicieusement doté d’un chauffage central ce qui permet et enclenche l’irréversible processus des vacances de neige. Le ski à peaux de phoque se pratique sur les pentes du mont d'Arbois.

En 1916, la Baronne Maurice de Rotschild choisit Mégève pour en faire LA station de sports d’hiver qui sera l’égale de Saint-Moritz. Elle fait construire le Palace Hôtel du mont d’Arbois, inauguré en 1921. Tout s’enchaîne: patinoire, école de ski (Suisse), piste de bobsleigh, curling (écossais), golf.

1932 : pour éviter l’exode des skieurs parisiens au Tyrol, ouverture de la première Ecole de ski de Mégève, dirigée par le beau Kurt (=le charmant et patient Doktor Wick, d’Innsbrück) qui enseigne la méthode de l’Arlberg d’Hannes Schneider.

1933 : construction de l’audacieux – pour l’époque – téléphérique de Rochebrune. 
1934 : téléphérique du mont d’Arbois. Armand Allard, jeune tailleur mégevan, popularise le « pantalon de sauteur » qu’il dénomma « fuseau ».

1937, l’enfant du pays, Emile Allais est sacré champion du monde à Chamonix ; il lance la célèbre méthode de ski française, adaptée directement de la technique révolutionnaire de l’Autrichien Anton Seelos ; on « subira » cette méthode élégante et barbare jusqu’à ce qu’en 1956, le merveilleux, l’irremplaçable multi-champion-entraîneur-pédagogue James Couttet, des Houches, offre au monde entier une nouvelle méthode, évidente, simple et logique : le christiania léger.

Au menu : Albert 1er, Elisabeth (G.B.),  Bourbon-Parme, Louis Blériot, Lacoste-crocodile, et quelques tailleurs de pierre de la place Vendôme. 

La suite découlera du système dit des vases communiquants : Mégève-Saint-Tropez, l’hiver à la neige, l’été au soleil…

Mégève est toujours « l’Ensoleillée », le Calvaire semblable à celui de Jérusalem, et la baronne, toujours riche, et fière de l’être.

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