Toulon: reconstruction après guerre 37

J'avais vu et apprécié la parfaite reconstruction, à l'identique, jusque dans les couleurs, du port de Saint Tropez, écrabouillé, car aux premières loges du débarquement, entre Saint Raphaël et le Cap. Camarat. Retournant à Toulon en 1967, je fus saisi d'horreur ! Quel était le Maire irresponsable, l'architecte nullissime et même pas fou qui avaient, ensemble, osé cette ignominie. 
A la place de la plus belle rade du monde, avec celles d'Alexandrie, de Rio et de Hong-Kong: des cabanes à lapins empilées, revanche à l'haleine aigre de projets HLM refusés, enfin réalisés en un alignement lugubre de logements, auprès duquel l'architecture soviétique, et les casernes de la Porte Champerret, sont les charmantes, lumineuses et folles créations d'un cabinet d'architectes où voisineraient Gaudi, Gropius, Frank Lloyd Wright, Le Corbusier, Saarinen et Oscar Niemeyer. 
On imagine que les malheureux relogés se voyaient proposer en option, comme vu dans l'appart-témoin, du mobilier rustique, donc provençal en imitation chêne massif monté à l'agrafeuse.

Comment les responsables de cette troisième mort n'ont-ils pas été lapidés avec les dernières pierres des bombardements, par La Force et La Fatigue, les Atlantes rescapées de Pierre Puget (1657)? Seul un raz de marée pourrait sauver Toulon, et la Fée Amphitrite, en costume de sirène, ferait alors rejaillir de la mer cette rade et ces navires, engloutis, mais jamais oubliés.

Et tout cela pour une paire de boutons avec des ancres de marine. Mais avouez que l'on s'est bien promené au soleil.

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